Complainte de Mandrin (La)


(Ce chant, de date inconnue, est la plus célèbre des complaintes colportées à l’occasion ou après la mort de Mandrin (1725-1755).
La Complainte de Mandrin a été popularisée au XIXe siècle pendant la Commune de Paris, puis dans les mouvements de jeunesse des années 1930-1940.)
Nous étions vingt ou trente brigands dans une bande
Tous habillés de blanc à la mode des… vous m’entendez
Tous habillés de blanc à la mode des marchands.

La première volerie que je fis dans ma vie
Fut d’avoir goupillé la bourse d’un… vous m’entendez
Fut d’avoir goupillé la bourse d’un curé.

J’entrai dedans sa chambre, mon dieu qu’elle était grande
J’y trouvai mille écus, je mis la main… vous m’entendez
J’y trouvai mille écus, je mis la main dessus.

J’entrai dedans une autre, mon dieu qu’elle était haute
De robes et de manteaux, j’en chargeai trois… vous m’entendez
De robes et de manteaux, j’en chargeai trois chariots.

Je les portais à vendre, à la foire en Hollande
J’les vendis bon marché, ils n’m’avaient rien… vous m’entendez
J’les vendis bon marché, ils n’m’avaient rien coûté.

Ces messieurs de Grenoble, avec leurs longues robes
Et leurs bonnets carrés, m’eurent bientôt… vous m’entendez
Et leurs bonnets carrés, m’eurent bientôt jugé.

Ils m’ont jugé à pendre, ah c’est dur à entendre
À pendre et étrangler sur la place du… vous m’entendez
À pendre et étrangler sur la place du marché.

Monté sur la potence, je regardai Valence
J’y vis mes compagnons à l’ombre d’un… vous m’entendez
J’y vis mes compagnons à l’ombre d’un buisson.

Compagnons de misère, allez dire à ma mère
Qu’elle ne m’reverra plus, j’suis un enfant… vous m’entendez
Qu’elle ne m’reverra plus, j’suis un enfant perdu.