Andaluces De Jaén

(Miguel Hernandez) - (1910-1942) 1937
Andaluces de Jaén,
aceituneros altivos,
decidme en el alma quién,
quién levantó los olivos,
andaluces de Jaén.


No los levantó la nada,
ni el dinero, ni el señor,
sino la tierra callada,
el trabajo y el sudor.

Unidos al agua pura
y a los planetas unidos,
los tres dieron la hermosura
de sus troncos retorcidos.

Andaluces de Jaén,
aceituneros altivos,
decidme en el alma quién,
quién levantó los olivos,
andaluces de Jaén.


Cuántos siglos de aceituna…,
los pies y las manos presos…,
sol a sol y luna a luna
pesan sobre vuestros huesos!

Jaén levántate brava
sobre tus piedras lunares,
no vayas a ser esclava
con todos tus olivares.

Andaluces de Jaén,
[aceituneros altivos,
pregunta mi alma de quién,
de quién son estos olivos,
andaluces de Jaén.] (bis)
Andalous de Jaen
fiers cueilleurs d'olives
dites-moi du fond du coeur qui,
qui leva les oliviers,
Andalous de Jaen.


Ce n'est pas le néant qui les leva
ni l'argent ni le seigneur,
mais la terre tout en silence,
le travail et la sueur.

De concert avec l'eau pure
et avec les planètes de concert,
eux trois firent une merveille
de leurs troncs tout de travers.

Andalous de Jaen,
fiers cueilleurs d'olives
dites-moi du fond du coeur qui,
qui leva les oliviers,
Andalous de Jaen.


Combien de siècles d'olive ...
les pieds et les mains captifs
de l'aube claire au petit jour
pèsent sur vos os et vos corps.

Jaen soulèves-toi avec bravoure
sur tes pierres lunaires,
ne va pas être esclave
de toutes tes oliveraies.

Andalous de Jaen
[fiers cueilleurs d'olives
mon âme demande de qui,
de qui sont ces oliviers,
Andalous de Jaen.] (bis)